Episode 8

Dès le mois d’août 1896, le lieutenant-colonel Georges Picquart découvre les relations particulières qu’un suspect entretient avec l’attaché militaire de l’ambassade d’Allemagne. Convaincu qu’une erreur judiciaire a été commise, il décide de rouvrir le dossier. Il tente de convaincre ses supérieurs, mais tous refusent de le suivre. Sa loyauté lui coûte cher : il est muté dans un poste reculé du sud tunisien.

L’Affaire aurait dû en rester là, l’armée redoutant les conséquences d’une erreur judiciaire. Mais entre-temps, le successeur de Picquart, le commandant Henry, transmet à l’État-Major un nouveau dossier accablant contre Dreyfus, qui sera plus tard surnommé « le faux Henry », car entièrement fabriqué de toutes pièces. Pris en flagrant délit de falsification, Henry se suicide, reconnaissant ainsi implicitement sa culpabilité.

Longtemps présenté comme un héros et un dreyfusard de la première heure, Picquart est en réalité un personnage plus ambigu. L’historien Philippe Oriol revient sur cette figure controversée dans son ouvrage Le Faux Ami du capitaine Dreyfus. Picquart, l’Affaire et ses mythes.