Episode 10

En mars 1896, un télégramme étrange trouvé dans la corbeille de l’ambassadeur allemand Schwarzkoppen attire les soupçons sur un autre officier de l’armée française. Ce document, connu sous le nom de Petit Bleu, mène à l’arrestation du commandant Esterhazy.

Lors de son enquête, le chef des renseignements français, le lieutenant-colonel Picquart, consulte une demande d’entrée au ministère de la Guerre signée de la main d’Esterhazy. En observant l’écriture, il a un choc. Il ouvre alors un tiroir, en sort une photo du bordereau initial qui avait conduit à la condamnation de Dreyfus et la place à côté de la lettre d’Esterhazy. Il compare attentivement.

« Je fus épouvanté, dira-t-il. Les écritures n’étaient pas semblables. Elles étaient identiques. »

Pourtant, l’armée française décide d’étouffer l’affaire et va jusqu’à produire une fausse preuve pour accabler encore Dreyfus. Esterhazy reconnaît finalement être l’auteur du bordereau contenant des renseignements confidentiels sur l’armée française, confirmant ainsi un acte d’espionnage.

Mais entre-temps, le capitaine Alfred Dreyfus a été condamné deux fois à tort par un conseil de guerre, en 1894 puis en 1899. Il passe quatre années en détention sur l’île du Diable, en Guyane, avant d’être gracié par le président Émile Loubet, puis innocenté de manière éclatante par la Cour de cassation en 1906.